Santé et soins vétérinaires

Ankylostomes chez le chien : symptômes, traitement et prévention efficace

Thierry

Aucun commentaire

Les ankylostomes chez le chien sont des parasites intestinaux potentiellement dangereux qui nécessitent une attention rapide et un traitement adapté.

Ces vers ronds parasites se logent dans l’intestin grêle des chiens et se nourrissent de leur sang, provoquant principalement anémie, diarrhée sanguinolente et perte de poids. Les deux espèces principales en Europe sont Ancylostoma caninum (hématophage) et Uncinaria stenocephala (chymivore). La transmission s’effectue par voie orale, transcutanée ou transmammaire, particulièrement chez les chiots. Le diagnostic repose sur l’analyse des selles, et le traitement nécessite des vermifuges spécifiques prescrits par un vétérinaire. La prévention passe par une vermifugation régulière, l’hygiène des pattes après les promenades et le nettoyage des zones fréquentées par les chiens. Ces parasites présentent aussi un risque zoonotique pour l’humain sous forme de larva migrans cutanée.

Les chiots et chiens fragiles peuvent développer des complications graves voire mortelles sans prise en charge adaptée. Voici tout ce que vous devez savoir pour protéger votre compagnon à quatre pattes.

Chiots avec vétérinaire

Comprendre les ankylostomes et leur impact sur la santé canine

Pour protéger avec efficacité votre chien contre les ankylostomes, il est primordial de comprendre ces parasites redoutables et leurs mécanismes d’action.

Qu’est-ce que les ankylostomes : définition et caractéristiques biologiques

Les ankylostomes sont des vers ronds (nématodes) parasites appartenant à la famille des Ancylostomatidae, mesurant entre 5 et 15 mm de longueur. Leur particularité anatomique réside dans leur capsule buccale dotée de dents ou de plaques coupantes en forme d’hameçon qui leur permettent de s’accrocher fermement à la muqueuse intestinale du chien et d’y prélever du sang ou des tissus, causant des lésions parfois sévères dans l’intestin grêle de l’animal.

Les différentes espèces d’ankylostomes et leurs spécificités

Plusieurs espèces d’ankylostomes peuvent infecter nos compagnons canins, chacune possédant des caractéristiques propres influençant leur pathogénicité. Voici les principales différences entre ces espèces parasitaires qui déterminent leur impact sur la santé de votre chien.

EspèceHôte principalAlimentationPathogénicitéRépartitionParticularités
Ancylostoma caninumChienHématophage (se nourrit de sang)Très élevéeZones tempérées et tropicalesTransmission transmammaire fréquente, cause anémie sévère
Uncinaria stenocephalaChien (rarement chat)Chymivore (se nourrit de tissus intestinaux)ModéréeZones tempérées, résiste au froidMoins hématophage, symptômes digestifs prédominants
Ancylostoma brazilienseChien et chatHématophage modéréModéréeZones tropicales et subtropicalesPrincipal responsable de larva migrans cutanée chez l’humain
Ancylostoma tubaeformeChat (rarement chien)HématophageÉlevée chez le chatZones tempérées et tropicalesSpécifique aux félins mais infection croisée possible

Cycle de vie et modes de transmission

Le cycle de vie des ankylostomes comporte plusieurs étapes complexes, depuis l’excrétion des œufs jusqu’à l’infestation d’un nouvel hôte. Cette compréhension est fondamentale pour mettre en place des stratégies préventives adaptées contre ces parasites tenaces qui peuvent se transmettre par différentes voies.

---
title: Cycle de vie et modes de transmission des ankylostomes
---
flowchart TD
    A["Œufs dans les selles
    du chien infecté"] --> B["Développement dans 
    l'environnement
    (sol humide, 25-30°C)"]
    B --> C["Larves L1, L2, puis
    L3 infestantes"]
    
    C -->|"Voie orale"| D["Ingestion par le chien
    (herbe, aliments contaminés)"]
    C -->|"Voie transcutanée"| E["Pénétration à travers
    la peau du chien"]
    
    E --> F["Migration via système
    lymphatique et sanguin"]
    F --> G["Passage par les poumons"]
    G --> H["Remontée trachéale et
    déglutition"]
    
    D --> I["Arrivée dans
    l'intestin grêle"]
    H --> I
    
    I --> J["Maturation en
    vers adultes"]
    J --> K["Fixation à la muqueuse
    intestinale"]
    K --> L["Alimentation en sang
    ou tissus intestinaux"]
    L --> M["Reproduction et
    ponte d'œufs"]
    M --> A
    
    N["Chienne gestante
    infectée"] -->|"Voie transmammaire"| O["Transmission aux chiots
    via le lait maternel"]
    O --> I
    
    classDef environnement fill:#8FBC8F,stroke:#006400,color:black;
    classDef chien fill:#FFB6C1,stroke:#8B0000,color:black;
    classDef transmission fill:#ADD8E6,stroke:#00008B,color:black;
    
    class A,B,C environnement;
    class D,E,F,G,H,I,J,K,L,M,N,O chien;
    class D,E,O transmission;

Symptômes et signes cliniques à surveiller

Une infestation par ankylostomes peut se manifester par divers signes cliniques qu’il est fondamental de repérer rapidement pour intervenir avant l’apparition de complications graves chez votre animal.

  • Signes précoces souvent négligés :
    • Fatigue inhabituelle et léthargie
    • Pelage terne et sec
    • Appétit variable ou diminué
    • Selles molles ou irrégulières
    • Légère pâleur des muqueuses : premier signe d’anémie débutante
  • Symptômes caractéristiques :
    • Diarrhée : souvent noirâtre ou avec présence de sang frais
    • Anémie : muqueuses pâles, faiblesse, intolérance à l’effort
    • Perte de poids progressive malgré un appétit conservé
    • Ballonnements abdominaux et inconfort digestif
    • Toux occasionnelle : liée à la migration larvaire pulmonaire
  • Complications potentielles :
    • Anémie sévère : pouvant nécessiter une transfusion sanguine
    • Déshydratation : particulièrement dangereuse chez les jeunes animaux
    • Malabsorption intestinale : entraînant carences nutritionnelles
    • Retard de croissance : particulièrement visible chez les chiots
    • Insuffisance cardiaque : dans les cas d’anémie prolongée non traitée
Médecin vétérinaire et chiot de Poméranie

Risques particuliers pour les chiots et chiens fragiles

Les chiots et chiens fragilisés sont particulièrement vulnérables face aux ankylostomes, avec des conséquences potentiellement fatales sans intervention rapide. Les jeunes chiots peuvent être infectés dès leurs premières semaines de vie par le lait maternel si la mère est porteuse, ce qui explique des cas d’anémie sévère parfois observés dès l’âge de 2-3 semaines. Leur système immunitaire immature et leurs réserves sanguines limitées les rendent incapables de compenser les pertes sanguines causées par ces parasites hématophages, conduisant rapidement à une anémie critique, une déshydratation et parfois au décès en l’absence de traitement urgent.

Vidéos

Qu’est ce que l’ankylostome et quelles en sont les causes?

C’es quoi L’ ANKYLOSTOMOSE ?

L’Ankylostomose ! Parlons de ce Nématodes hématophages monoxénes responsable de l’Ankylostomose. N’oublie pas de: …

Diagnostic, traitement et stratégies de prévention

Face aux risques graves que courent les chiots et chiens fragiles, il est INDISPENSABLE de connaître les méthodes diagnostiques et les traitements efficaces contre les ankylostomes.

Méthodes diagnostiques vétérinaires

Le diagnostic précis d’une infestation par ankylostomes repose sur plusieurs techniques complémentaires que votre vétérinaire pourra mettre en œuvre dès les premiers signes suspects. Ces méthodes permettent non seulement de confirmer la présence du parasite mais aussi d’évaluer la charge parasitaire et son impact sur la santé de votre animal.

  • Examen coproscopique standard :
    • technique : observation microscopique directe des selles
    • avantages : rapide, peu coûteux, détecte les œufs caractéristiques d’ankylostomes
    • limites : sensibilité moyenne, nécessite une excrétion active d’œufs
  • Technique de flottation :
    • technique : concentration des œufs par différence de densité
    • avantages : meilleure sensibilité, permet de quantifier la charge parasitaire
    • utilisation : méthode de référence pour le diagnostic de routine
  • Technique de sédimentation :
    • technique : concentration des éléments parasitaires lourds
    • avantages : complémentaire à la flottation, détecte certains œufs manqués par flottation
    • utilisation : cas de suspicion forte avec flottation négative
  • PCR sur échantillon fécal :
    • technique : amplification de l’ADN parasitaire
    • avantages : très haute sensibilité et spécificité, identification précise de l’espèce
    • utilisation : cas complexes ou ambigus nécessitant un diagnostic de certitude
  • Tests sanguins :
    • technique : hémogramme complet, dosage de la ferritine
    • avantages : évalue l’impact de l’infestation (anémie, carence en fer)
    • utilisation : suivi de l’évolution et de l’efficacité du traitement

Protocoles thérapeutiques actuels et problématique des résistances

Le traitement des ankylostomes repose sur l’utilisation d’anthelminthiques spécifiques dont l’efficacité peut varier selon les molécules et les protocoles d’administration. Malheureusement, des phénomènes de résistance commencent à émerger, rendant certains traitements moins efficaces qu’auparavant. 😕 Voici les options thérapeutiques actuellement recommandées :

Molécule activeNom commercial courantPosologieDurée du traitementEfficacitéParticularités
FenbendazolePanacur®50 mg/kg/jour3-5 jours consécutifsTrès bonneSûr pour chiots, chiennes gestantes et allaitantes
Milbémycine oximeMilbemax®, Interceptor®0,5-1 mg/kgDose unique, à répéter 2-4 semaines aprèsExcellenteAction contre plusieurs parasites simultanément
PyrantelDrontal®, Caniguard®5-10 mg/kgDose unique, à répéter 2-3 semaines aprèsBonnePeu de résistances connues
MoxidectineAdvocate®, Advantage Multi®2,5-6,25 mg/kgApplication mensuelleTrès bonneFormulation spot-on, prévention continue
EmodepsideProfender®3-4,5 mg/kgDose uniqueExcellenteEfficace contre souches résistantes
FébantelDrontal Plus®15 mg/kgDose uniqueBonneSouvent en association avec d’autres molécules

Stratégies de prévention efficaces

Prévenir les infestations par ankylostomes est toujours préférable à devoir les traiter, d’autant plus que ces parasites peuvent survivre longtemps dans l’environnement. Une approche préventive complète combine plusieurs stratégies complémentaires qui, ensemble, réduisent largement les risques d’infestation pour votre compagnon.

Examen d'un chiot par un vétérinaire
  • Mesures essentielles de première ligne :
    • vermifugation régulière : suivre strictement le calendrier recommandé par votre vétérinaire
    • examens coproscopiques : réalisation 2-4 fois par an selon le mode de vie du chien
    • protection des chiennes gestantes : traitement avant la mise-bas pour éviter la transmission aux chiots
  • Gestion environnementale :
    • ramassage immédiat des selles : élimination dans des sacs fermés
    • nettoyage des zones extérieures : rinçage régulier des surfaces avec désinfectant adapté
    • assèchement des zones humides : les larves survivent moins bien en milieu sec
    • rotation des enclos : pour les chenils ou élevages, changer régulièrement les zones d’exercice
  • Hygiène quotidienne du chien :
    • nettoyage des pattes : après chaque promenade, surtout dans les zones à risque
    • brossage régulier : limite l’ingestion de larves lors du toilettage
    • restriction d’accès : éviter les zones très fréquentées par d’autres chiens
  • Mesures spécifiques pour chiots et chiens à risque :
    • alimentation de qualité : renforce les défenses immunitaires naturelles
    • supplémentation en fer : si anémie présente ou risque élevé
    • éviter surpopulation : dans les chenils et refuges, facteur de risque majeur

Dimension zoonotique : risques pour l’humain et précautions

Les ankylostomes canins représentent un risque zoonotique non négligeable, particulièrement sous forme de larva migrans cutanée, une affection dermatologique désagréable. Bien que ces parasites ne puissent pas accomplir leur cycle complet chez l’humain, leurs larves peuvent pénétrer la peau et causer des lésions caractéristiques. Protéger votre famille est aussi important que protéger votre chien.

  • Risques principaux pour l’humain :
    • larva migrans cutanée : lésions serpigineuses rouges et prurigineuses sur la peau
    • larva migrans viscérale : rare mais possible, migration des larves dans les organes
    • personnes à risque accru : enfants, personnes immunodéprimées, professionnels animaliers
  • Précautions essentielles :
    • lavage des mains : systématique après contact avec le chien ou son environnement
    • port de chaussures : obligatoire dans les jardins ou zones fréquentées par des chiens
    • surveillance des enfants : éviter qu’ils jouent dans des bacs à sable non couverts
    • séparation des zones : distinguer aires de jeux des enfants et espaces réservés aux animaux
  • Mesures d’hygiène renforcées :
    • désinfection régulière : des jouets et accessoires du chien
    • lessive à haute température : pour les textiles en contact avec l’animal
    • vermifugation préventive : suivre avec scrupule le programme recommandé
    • communication avec professionnels : informer vétérinaires et médecins en cas de symptômes suspects
  • Gestion des espaces publics :
    • ramassage systématique : des déjections canines même dans les espaces naturels
    • signalement : aux autorités des zones fortement contaminées
    • sensibilisation : informer autres propriétaires de chiens des risques zoonotiques

Intégration dans la gestion parasitaire globale du chien

La lutte contre les ankylostomes ne peut être isolée mais doit s’intégrer dans une stratégie antiparasitaire complète couvrant l’ensemble des parasites internes et externes susceptibles d’affecter votre chien. Cette approche globale permet d’optimiser la protection tout en limitant le nombre d’interventions et de traitements.

SaisonFréquence de vermifugationParasites ciblésParticularités saisonnièresProduits recommandés
Printemps (Mars-Mai)Tous les 1-2 moisAnkylostomes, Ascaris, Trichures, TæniasPériode de recrudescence parasitaireVermifuge à large spectre
Été (Juin-Août)Tous les 1-2 moisAnkylostomes, Dipylidium, GiardiaRisque accru en zones humides et chaudesCombinaison avec antiparasitaire externe
Automne (Sept-Nov)Tous les 2-3 moisAnkylostomes, Ascaris, TæniasPériode de transition, maintien de vigilanceVermifuge à large spectre
Hiver (Déc-Fév)Tous les 3 moisAnkylostomes (surtout U. stenocephala), TrichuresUncinaria résiste au froidVermifuge ciblant vers ronds
Cas particuliers
ChiotsToutes les 2 semainesDe 15 jours à 2 moisRisque transmammaire élevéFormulations adaptées au poids
MensuelDe 2 à 6 moisPériode de vulnérabilitéVermifuges polyvalents
Chiennes reproductrices15 jours avant sailliePrévention transmission verticaleÉviter certaines moléculesProduits sûrs en reproduction
15 jours avant mise-basProtection des chiotsLimiter contamination du laitFenbendazole recommandé
Chiens de chasse/fermeMensuel toute l’annéeExposition continue élevéeContact avec faune sauvageProduits haute rémanence

Foire aux questions

Les principaux symptômes sont la diarrhée souvent sanguinolente, l’anémie (muqueuses pâles), la fatigue, la perte de poids et parfois une toux. Chez les chiots, on observe une faiblesse marquée, un retard de croissance et potentiellement un abdomen gonflé.

Oui, avec un traitement approprié et précoce, la plupart des chiens adultes survivent à une infestation par ankylostomes. Cependant, sans traitement, les chiots et chiens fragiles peuvent développer une anémie sévère potentiellement mortelle.

L’ankylostomiase se manifeste par une anémie progressive (pâleur des muqueuses, faiblesse), des troubles digestifs (diarrhée sanguinolente, ballonnements) et une perte de poids malgré un appétit conservé. Dans les cas avancés, on observe une léthargie intense et des œdèmes.

La trichurose (infestation par Trichuris vulpis) provoque principalement une diarrhée chronique mucoïde ou hémorragique, une perte de poids et une déshydratation. Contrairement aux ankylostomes, elle cause rarement une anémie sévère mais peut entraîner une inflammation du côlon.

Bio de

Thierry

Thierry Leroy | Étudiant en école vétérinaire & Fondateur du blog

Passionné par le bien-être animal depuis toujours, je partage ici mes connaissances acquises sur les bancs de l'école vétérinaire et auprès d'experts du domaine. Entre examens et stages cliniques, je consacre mon temps libre à décoder la médecine vétérinaire pour vous offrir des conseils pratiques et accessibles.

Mon carnet de notes ne me quitte jamais, que ce soit pour documenter un cas clinique intéressant ou pour répondre à vos questions sur la santé de vos compagnons, qu'ils aient des poils, des plumes ou des écailles !

Je crois fermement que chaque animal mérite les meilleurs soins possibles, et que l'éducation des propriétaires est la clé d'une relation harmonieuse avec nos amis à quatre pattes.

Vous avez une question ou une suggestion d'article ? N'hésitez pas à me contacter !

« Prendre soin d'un animal, c'est aussi prendre soin de son humain. »

Laisser un commentaire


Article ajouté au panier
0 Produit - 0,00