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Incroyable: la hase peut être enceinte… tout en l’étant déjà !

Nicolas

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Vous avez peut-être entendu parler d’un phénomène étonnant chez la femelle du lièvre : oui, la hase peut réellement tomber enceinte alors qu’elle porte déjà des petits dans son ventre.

La superfétation, ce nom scientifique désigne cette capacité hors norme qu’a la hase à mener deux gestations simultanées à des stades différents. Concrètement, elle peut être fécondée une nouvelle fois quelques jours avant de mettre bas, ce qui lui permet de porter en même temps des levrauts presque formés dans une matrice et des embryons tout juste conçus dans l’autre. Ce phénomène biologique reste extrêmement rare dans le règne animal et représente un avantage évolutif majeur pour le lièvre d’Europe (Lepus europaeus). La gestation dure entre 41 et 42 jours, et la hase peut ainsi enchaîner 2 à 4 portées par an entre janvier et octobre, avec un pic au printemps.

Mais comment ce mécanisme fonctionne-t-il exactement ? Pourquoi la femelle du lièvre a-t-elle développé cette capacité unique ? Et d’où vient d’ailleurs ce terme de « hase » ? Voici tout ce qu’il faut savoir sur cette particularité fascinante de la reproduction des léporidés.

La superfétation : quand la hase porte deux portées simultanées

Ce phénomène biologique rare mérite qu’on s’y attarde de plus près.

Comment fonctionne ce mécanisme biologique exceptionnel ?

La hase possède deux matrices (utérus) indépendantes qui lui permettent de gérer deux gestations en parallèle. Quelques jours avant de mettre bas, elle peut ovuler à nouveau et être fécondée par le bouquin (le mâle du lièvre), ce qui lance une seconde gestation alors que la première arrive à son terme. Les deux portées se développent ainsi côte à côte, avec un décalage de quelques jours à quelques semaines 🐰

Voici comment se déroule ce processus étape par étape :

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title: Processus de superfétation chez la hase
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flowchart TD
    A["Gestation en cours
    (Portée 1 à 35-40 jours)"] --> B["Nouvelle ovulation
    (Quelques jours avant mise bas)"]
    B --> C["Fécondation de la portée 2
    (Par le bouquin)"]
    C --> D["Développement parallèle
    (Portée 1 mature + Portée 2 embryonnaire)"]
    D --> E["Mise bas de la portée 1
    (Levrauts autonomes)"]
    E --> F["Poursuite gestation portée 2
    (Dans la seconde matrice)"]
    F --> G["Mise bas de la portée 2
    (41-42 jours après fécondation)"]

    classDef gestation fill:#ffd4b2,stroke:#d2691e,color:black,stroke-width:2px;
    classDef fecondation fill:#d4f1c5,stroke:#006400,color:black,stroke-width:2px;
    class A,D,F gestation;
    class B,C fecondation;
    class E,G gestation;

Ce mécanisme repose sur l’anatomie particulière de la femelle du lièvre : ses deux matrices fonctionnent de manière autonome, permettant à chacune d’accueillir une portée à un stade différent. La nature a vraiment bien fait les choses.

Pourquoi la hase possède-t-elle cette capacité unique ?

La superfétation représente un atout majeur pour la survie de l’espèce face aux nombreux dangers qui menacent le lièvre d’Europe. Cette adaptation évolutive répond à plusieurs contraintes biologiques et environnementales :

  • Compensation de la mortalité élevée : les levrauts subissent une prédation intense de la part des renards, des rapaces et d’autres carnivores. En multipliant les portées, la hase augmente les chances de survie de sa descendance.
  • Maximisation de la fenêtre reproductive : la période de reproduction s’étend de janvier à octobre, avec un pic au printemps. La superfétation permet d’optimiser cette fenêtre en enchaînant rapidement les gestations sans temps mort.
  • Adaptation à la pression de prédation : face aux nombreux prédateurs, produire plus de petits dans un temps réduit devient une stratégie de survie. Chaque portée compte en moyenne 1 à 3 levrauts, ce qui reste modeste comparé à d’autres mammifères.
  • Rareté dans le règne animal : la superfétation reste remarquable chez les mammifères. On la retrouve principalement chez certains poissons (guppys, mollys) et quelques rares rongeurs. La hase fait donc partie d’un club très fermé d’espèces dotées de cette capacité.

Cette stratégie reproductive unique permet à la femelle du lièvre d’avoir 2 à 4 portées par an, un rythme impressionnant qui compense les pertes naturelles et maintient les populations viables malgré les menaces.

Vidéos

La Hase (femelle du Lièvre) avec son gros ventre – On entend la buse tout près –

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La hase et le cycle reproductif du lièvre : tout comprendre

Maintenant que nous avons exploré cette capacité reproductive remarquable, penchons-nous sur l’identité même de la hase et son cycle de reproduction.

Qu’est-ce qu’une hase et d’où vient ce nom ?

La hase désigne la femelle du lièvre d’Europe (Lepus europaeus), appelé aussi lièvre brun. Ce terme nous vient de l’allemand « Hase » qui signifie lièvre, et trouve ses racines dans le vocabulaire cynégétique du XVIIe siècle. À l’origine, il désignait spécifiquement la femelle qui porte ou a porté des petits, avant de s’étendre à toutes les femelles de l’espèce. Le mâle, lui, porte le nom de bouquin, tandis que les petits sont appelés levrauts. La hase se distingue physiquement du mâle par sa taille légèrement plus petite et un pelage souvent un peu plus clair, bien que ces différences restent subtiles à l’œil non averti.

Le calendrier annuel de reproduction du lièvre

Le cycle reproductif de la hase s’étend sur la majeure partie de l’année, offrant une fenêtre de fécondité particulièrement longue. La période de reproduction démarre dès janvier et se poursuit jusqu’en octobre, voire novembre selon les conditions climatiques et la zone géographique. Le pic d’activité reproductive se situe au printemps, moment où les comportements nuptiaux deviennent particulièrement intenses : les courses-poursuites entre bouquins et hases sont fréquentes, parfois même spectaculaires.

Voici comment se déroule une année TYPE dans la vie reproductive d’une hase :

timeline
    title Cycle reproductif annuel de la hase
    Janvier : Début période reproduction
    Février-Mars : Pic accouplement (printemps)
    Mars-Avril : Première mise bas (2-3 levrauts)
    Mai : Deuxième portée possible
    Juin-Juillet : Troisième portée (pic activité)
    Août-Septembre : Quatrième portée selon individus
    Octobre : Fin période reproduction
    Novembre-Décembre : Repos reproductif

Avec une gestation de 41 à 42 jours, la hase peut enchaîner 2 à 4 portées par an. Chaque portée compte en général 1 à 3 levrauts, qui naissent déjà couverts de poils et les yeux ouverts, contrairement aux lapereaux. Cette autonomie précoce leur permet de se disperser rapidement pour échapper aux prédateurs. Les petits restent près de leur mère pendant environ 3 à 4 semaines, période durant laquelle ils sont allaités avant d’être sevrés et de devenir totalement indépendants.

Foire aux questions

La femelle du lièvre s’appelle la hase. Ce terme désigne spécifiquement la femelle de l’espèce Lepus europaeus (lièvre d’Europe), tandis que le mâle est appelé bouquin et les petits sont nommés levrauts.

Le mot « hase » provient de l’allemand « Hase » qui signifie lièvre. Ce terme a été adopté au XVIIe siècle dans le vocabulaire de la chasse française pour désigner la femelle du lièvre, particulièrement lorsqu’elle porte ou a porté des petits.

Hase est déjà un nom féminin et ne possède pas de forme masculine distincte. C’est le terme spécifique pour désigner la femelle du lièvre, tout comme « bouquin » désigne le mâle. Il n’existe donc pas de « féminin de hase » puisque le mot est intrinsèquement féminin.

La hase est remarquable pour sa capacité unique de superfétation : elle peut porter simultanément deux portées à des stades de gestation différents. Cette particularité biologique remarquable lui permet de maximiser sa reproduction avec 2 à 4 portées par an, compensant ainsi la forte mortalité des levrauts face aux prédateurs.

Bio de

Nicolas

Thierry Leroy | Étudiant en école vétérinaire & Fondateur du blog

Passionné par le bien-être animal depuis toujours, je partage ici mes connaissances acquises sur les bancs de l'école vétérinaire et auprès d'experts du domaine. Entre examens et stages cliniques, je consacre mon temps libre à décoder la médecine vétérinaire pour vous offrir des conseils pratiques et accessibles.

Mon carnet de notes ne me quitte jamais, que ce soit pour documenter un cas clinique intéressant ou pour répondre à vos questions sur la santé de vos compagnons, qu'ils aient des poils, des plumes ou des écailles !

Je crois fermement que chaque animal mérite les meilleurs soins possibles, et que l'éducation des propriétaires est la clé d'une relation harmonieuse avec nos amis à quatre pattes.

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