Votre poulailler s’est transformé en arène où vos poules s’attaquent entre elles ? Vous découvrirez ici pourquoi ce comportement s’installe et comment le stopper rapidement.
Le picage des poules résulte en général de trois problèmes majeurs : un manque d’espace (moins de 1m² par poule en poulailler), des carences en protéines et acides aminés souvent méconnues, et une surpopulation qui exacerbe les tensions. Pour stopper ce comportement en urgence, isolez les poules blessées, appliquez un répulsif comme la lotion Biovetol à base d’huile de cade sur les zones attaquées, et corrigez immédiatement l’alimentation avec un complément protéiné à 16-18%. La prévention à long terme passe par un réaménagement du poulailler avec perchoirs à hauteurs variées, des enrichissements (bottes de foin, légumes suspendus) et une densité maximale de 4 poules au m² en enclos.
La deuxième erreur surprend systématiquement les éleveurs amateurs : même avec une alimentation qui semble complète, des carences spécifiques en méthionine peuvent déclencher un picage violent en quelques jours seulement. Je vais vous montrer comment identifier rapidement quelle erreur affecte votre basse-cour et quelles actions concrètes mener dans les 48 heures pour retrouver la paix.
Les erreurs fatales qui transforment votre poulailler en zone de combat
Trois facteurs déclenchent le picage dans 95% des cas observés en basse-cour amateur. Voici comment les identifier chez vous :
Erreur n°1 : l’aménagement et la surpopulation qui déclenchent l’agressivité
L’espace disponible détermine directement le niveau de stress dans votre poulailler. Un poulailler surchargé génère une compétition permanente pour les ressources, tandis qu’un aménagement inadapté crée des points de tension quotidiens autour des perchoirs et mangeoires.
Voici les seuils à ne JAMAIS franchir :
| Élément d’aménagement | Norme minimale | Seuil critique | Conséquences du non-respect |
|---|---|---|---|
| Surface poulailler fermé | 1 m² par poule | 0,5 m² par poule | Agressivité nocturne, picage des crêtes au réveil |
| Surface enclos extérieur | 10 m² par poule | 4 m² par poule | Picage d’ennui, comportements répétitifs |
| Longueur de perchoir | 25 cm par poule | 15 cm par poule | Bagarres au coucher, poules dormant au sol |
| Nombre d’abreuvoirs | 1 pour 10 poules | 1 pour 15 poules | Déshydratation des dominées, stress hydrique |
| Nombre de mangeoires | 1 pour 6 poules | 1 pour 10 poules | Dénutrition des soumises, picage alimentaire |
| Nombre de pondoirs | 1 pour 4 poules | 1 pour 7 poules | Ponte au sol, picage des œufs, stress reproducteur |
Testez votre poulailler maintenant : comptez vos poules, mesurez votre surface au sol, et vérifiez si vous dépassez les seuils critiques. Si c’est le cas, l’aménagement explique probablement vos problèmes de comportement agressif.
Mais ce n’est pas tout…
Erreur n°2 : les carences nutritionnelles invisibles qui surprennent tous les éleveurs
Cette erreur passe inaperçue même chez les éleveurs expérimentés. Vos poules peuvent recevoir une alimentation complète en apparence et développer un picage féroce à cause d’une seule carence spécifique. Le déficit en méthionine déclenche notamment un picage des plumes en 72 heures seulement, car cet acide aminé compose 4% de la kératine des plumes.
| Carence spécifique | Symptômes comportementaux de picage | Solution alimentaire précise avec dosage |
|---|---|---|
| Méthionine (acide aminé) | Picage et arrachage des plumes du dos et du croupion, ingestion des plumes | Complément de DL-méthionine à 0,2% de la ration ou tourteau de tournesol à 15% du mélange |
| Protéines totales | Picage généralisé, cannibalisme sur plaies ouvertes, nervosité accrue | Passer à un aliment à 18-20% de protéines ou ajouter des vers de farine séchés (10g/poule/jour) |
| Calcium | Picage des coquilles d’œufs, consommation d’œufs pondus, faiblesse générale | Coquilles d’huîtres broyées en libre-service (30-40g/poule/semaine) |
| Sodium (sel) | Picage des zones humides (cloaque, oreilles), léchage compulsif | Ajout de 0,3% de sel dans l’alimentation ou pierre à lécher spéciale volaille |
| Phosphore | Picage des os apparents (bréchet), déformation du squelette, apathie | Farine de poisson à 5% de la ration ou phosphate bicalcique (2g/kg d’aliment) |
| Soufre | Arrachage des plumes en croissance, plumage terne et cassant | Incorporation de 0,4% de fleur de soufre dans l’aliment ou graines de lin (5% du mélange) |
Vérifiez l’étiquette de votre aliment maintenant : le taux de protéines doit afficher minimum 16% pour des poules pondeuses en production. Si vous constatez un picage ciblé sur certaines zones corporelles, référez-vous au tableau pour identifier la carence probable.
Et maintenant, passons aux solutions concrètes…
Vidéos
La problématique du picage chez la poule pondeuse
Capsule vidéo réalisée dans le cadre du cours Comportement et bien-être animal (SAN-2201) par Amélie Brouillette et Laurie …
Le picage chez les poules par le Dr Laetitia Barlerin
Vous remarquez que votre poule perd ses plumes et que les autres ont tendance à lui donner des coups de becs, attention ! il …
Protocole d’urgence : stopper le picage en 48h avec ou sans Biovetol
Face à une situation de picage active, chaque heure compte pour éviter que les blessures ne s’aggravent. Voici le protocole vétérinaire en deux temps :
Traitement immédiat des poules victimes : les 4 actions à mener dans l’ordre
La poule agressée doit être prise en charge immédiatement pour stopper l’hémorragie et prévenir les infections. Une plaie non traitée attire davantage les congénères par la couleur rouge du sang, créant un cercle vicieux d’attaques répétées.
- Isolement si nécessaire : retirez la victime du groupe uniquement si les plaies saignent activement ou si le picage se poursuit sous vos yeux. Un isolement dans une cage de convalescence avec visibilité sur le groupe (grillage) permet de maintenir les liens sociaux. Durée maximale : 5-7 jours pour éviter les difficultés de réintégration.
- Nettoyage et désinfection des plaies : rincez les zones blessées à l’eau tiède (pas froide) pour retirer les débris et le sang coagulé. Appliquez ensuite une solution de bétadine diluée à 10% ou du sérum physiologique. Tamponnez délicatement sans frotter les plumes arrachées. 🩹
- Application du répulsif : la lotion Biovetol anti-picage contient de l’huile de cade qui masque l’odeur du sang et repousse les agresseurs par son goût amer. Vaporisez sur les zones exposées (dos, croupion, ailes) en portant des gants car l’odeur est tenace. Alternative maison : mélangez 100ml d’huile de coco + 10 gouttes d’huile essentielle de lavande + 5g de curcuma en poudre, appliquez 2 fois par jour. L’aloe vera en gel pur accélère aussi la cicatrisation.
- Surveillance et réintégration progressive : observez l’évolution des plaies pendant 48h. La réintégration se fait idéalement en soirée quand les poules sont calmes, après avoir appliqué le répulsif sur toutes les poules (pas seulement la victime) pour uniformiser les odeurs. Restez présent 30 minutes pour intervenir si le picage reprend.

Mais traiter les symptômes ne suffit pas…
Plan de prévention à long terme : la checklist pour un poulailler équilibré
Un poulailler sain repose sur une surveillance mensuelle des facteurs déclencheurs. Voici votre diagnostic en 8 points critiques à effectuer le premier dimanche de chaque mois.
Espace et aménagement : mesurez physiquement votre surface au sol et divisez par le nombre de poules actuelles. Vérifiez que chaque poule dispose de son segment de perchoir de 25 cm en plaçant des repères visuels (ruban adhésif de couleur). Comptez les points d’eau et de nourriture accessibles simultanément. Si deux poules ne peuvent pas manger côte à côte sans se toucher, ajoutez une mangeoire supplémentaire. Observez où dorment vos poules : celles au sol subissent une pression hiérarchique excessive.
Alimentation et carences : pesez 100g de votre aliment et vérifiez la couleur. Un mélange trop jaune (excès de maïs) signale un déséquilibre protéique. Proposez un test simple : mettez des vers de farine séchés dans une coupelle. Si vos poules se ruent dessus en 2 minutes, elles manquent de protéines animales. Vérifiez la date de péremption de votre sac d’aliment : au-delà de 3 mois d’ouverture, les vitamines se dégradent. Installez un distributeur de coquilles d’huîtres broyées en permanence pour le calcium.
Enrichissement environnemental : votre poulailler doit offrir 5 types d’activités différentes. Suspendez un chou ou une botte de foin de luzerne à 30 cm du sol pour l’exploration verticale. Créez un bac à poussière de 50×50 cm rempli de terre fine, cendre de bois et terre de diatomée (10%) pour les bains quotidiens. Disposez des branches ou rondins de bois pour grimper. Changez l’emplacement de ces enrichissements chaque semaine pour maintenir la curiosité et réduire l’ennui, premier facteur de picage comportemental.
Hiérarchie et densité de groupe : observez vos poules pendant 10 minutes à l’heure du repas. Notez quelles poules mangent en premier et lesquelles attendent en retrait. Un groupe équilibré compte maximum 12 poules, au-delà la hiérarchie devient instable. Si vous constatez qu’une poule est systématiquement chassée de tous les points de ressources, elle subit du harcèlement : ajoutez des séparations visuelles (bottes de paille, cagettes retournées) pour créer des zones refuges.
Parasites externes : inspectez une poule au hasard en écartant les plumes du croupion et sous les ailes. La présence de poux rouges (petits points mobiles) ou de poux broyeurs (lentes blanches collées aux plumes) provoque des démangeaisons que les poules tentent de soulager par le picage. Traitez préventivement avec un spray antiparasitaire à base de pyrèthre naturel ou de la terre de diatomée saupoudrée dans le bac à poussière toutes les 2 semaines. Nettoyez le poulailler à fond mensuellement.
Lumière et rythme circadien : vos poules ont besoin de 14h de lumière pour pondre régulièrement, mais aussi d’obscurité totale la nuit. Un poulailler trop sombre (moins de 10 lux) génère de l’irritabilité. Installez une fenêtre ou un éclairage LED spécial poulailler avec minuteur si nécessaire. L’excès de lumière artificielle (plus de 16h) épuise aussi les poules et déclenche de l’agressivité. Respectez un cycle naturel ou utilisez un variateur progressif pour simuler l’aube et le crépuscule.
Stress environnemental : listez les perturbations de votre poulailler ce mois-ci : prédateurs nocturnes (traces de fouille, plumes arrachées), bruits inhabituels (travaux, tondeuse prolongée), changements météo brutaux. Le stress chronique fait chuter l’immunité et augmente les comportements agressifs. Sécurisez l’enclos avec un grillage enterré sur 30 cm contre les fouisseurs. Plantez des arbustes (noisetier, sureau) pour créer des zones d’ombre et de protection contre les rapaces.
Introduction de nouveaux sujets : toute nouvelle poule perturbe l’équilibre pendant 3 semaines minimum. Respectez la quarantaine de 15 jours dans un enclos adjacent avec visibilité (grillage). L’intégration se fait par groupe de 2 minimum (jamais une poule seule) et en période de mue quand la hiérarchie est moins rigide. Doublez temporairement les points de nourriture et d’eau. Appliquez un répulsif sur toutes les poules pour masquer les odeurs individuelles. Les premières 72h sont critiques : surveillez matin et soir.
Timeline de récupération complète

Jour 0 (intervention d’urgence) : la poule présente des plaies ouvertes avec saignement actif, des plumes arrachées sur 20-30% du corps, et un comportement prostré ou fuyant. Les zones les plus touchées sont le dos, le croupion et la base de la queue. Indicateur rouge : sang visible, picage en cours. Actions : isolement immédiat, nettoyage des plaies, première application de Biovetol ou répulsif maison, vérification de l’alimentation (ajout de protéines).
Jours 1-3 (phase critique) : les plaies commencent à former des croûtes si le traitement est efficace. La poule reste méfiante mais commence à s’alimenter normalement en isolement. Le plumage manquant est toujours très visible. Indicateur orange : croûtes en formation, pas de nouveau saignement. Actions : application du répulsif 2 fois par jour, ajout de vitamines B dans l’eau de boisson (1ml/litre), observation du groupe pour identifier l’agresseur principal, correction des erreurs d’aménagement identifiées.
Jours 4-7 (stabilisation) : les croûtes sont bien formées et sèches, les plaies ne saignent plus même au toucher. La poule montre un comportement actif en isolement, gratte et picore normalement. Les zones sans plumes restent visibles mais la peau retrouve une couleur rosée saine. Indicateur orange-vert : cicatrisation visible, comportement normal. Actions : réduction à 1 application de répulsif par jour, préparation de la réintégration (enrichissement du poulailler, ajout de mangeoires), test de contact visuel avec le groupe à travers le grillage.
Jours 8-14 (réintégration progressive) : les croûtes tombent naturellement, laissant une peau cicatrisée. Les premières petites plumes (duvets) commencent à repousser sur les zones touchées. La poule manifeste le désir de rejoindre le groupe (vocalises, agitation près du grillage). Indicateur vert : cicatrisation complète, début de repousse. Actions : réintégration en soirée après application de répulsif sur toutes les poules, surveillance intensive pendant 2h, maintien de l’accès à la cage de convalescence comme zone refuge les 3 premiers jours.
Jours 15-21 (consolidation) : le duvet couvre peu à peu 50% des zones blessées. La poule a retrouvé sa place dans la hiérarchie, même si elle reste prudente. Aucun nouvel épisode de picage n’est observé si les corrections environnementales sont maintenues. Indicateur vert : repousse active, intégration sociale réussie. Actions : arrêt du répulsif, surveillance quotidienne à distance (10 minutes matin et soir), maintien des enrichissements ajoutés, poursuite de l’alimentation enrichie en protéines.
Jours 22-30 (récupération complète) : les plumes de couverture (grandes plumes) repoussent et le plumage retrouve 70-80% de son aspect initial. La poule présente un comportement totalement normal, participe aux bains de poussière collectifs et aux activités de groupe. La hiérarchie est stabilisée. Indicateur vert foncé : plumage en reconstruction avancée, comportement social équilibré. Actions : retour au protocole de surveillance mensuel standard, bilan des modifications apportées (noter ce qui a fonctionné), planification de la prochaine vérification complète dans 30 jours.
Cette timeline fonctionne dans 85% des cas si vous respectez avec scrupule les corrections environnementales et nutritionnelles. Les 15% d’échecs concernent en général des poulaillers où l’erreur de surpopulation n’a pas été corrigée ou des carences alimentaires persistantes.
🐾 Mes recommandations shopping
- ⭐ 🍬 Krema Bonbons Festival (parce que c'est bon 😋)
- abreuvoir siphoïde poules
- aloe vera gel pur
- bétadine solution
- cage convalescence poule
- coquilles d'huîtres broyées volailles
- éclairage LED poulailler avec minuteur
- foin de luzerne compressed
- grillage poulailler galvanisé
- lotion anti picage Biovetol
- mangeoire poules anti-gaspillage
- perchoir bois poulailler
- spray antiparasitaire pyrèthre poules
- terre de diatomée alimentaire
- vers de farine séchés pour poules
- vitamines B complexe volailles





